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 Try my best to forget... [Linlin]

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Allie Ludlow

Allie Ludlow


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MessageSujet: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptySam 1 Aoû - 20:57

« Allie ! ALLIE ! »
« QUOI ? »
« La réserve… Elle est de ce côté… » lâcha le cuisinier en chef en pointant la porte qui se trouvait derrière lui l’air désappointé.
« Ah… Oui bien sûr je le savais… » marmonna-t-elle en rebroussant chemin, essayant d’ignorer la sueur qui perlait sur son front et le fait que c’était sa énième bourde de la journée. Elle se retourna juste avant que son front ne heurte la porte et se servit de ses fesses pour l’ouvrir, puis elle disparu à l’intérieur des allées sombres de la pièce, entre deux ailes de poulet et une meule de fromage. Elle tourna en rond un moment avant de trouver ce qu’on lui avait demander, un poisson qui vu l’odeur qu’il dégageait n’était pas mort de la veille.

« Oh mon dieu… » souffla-t-elle, au bord de la nausée en se tenant à une étagère pour ne pas défaillir. Et cet abruti d’invertébré qui la fixait avec son regard vitreux…
« Qu’est-ce que tu fous ? Tu vas nous le pêcher toi-même ce truc ou quoi ? »
« J’arrive j’arrive ! »
« T’es sûre que ça va ? t’es toute verte ! »
« Ca doit être mon allergie à l’écaille qui ressort… »
« T’es allergique aux écailles ? »
« Ou à la connerie c’est comme tu veux… » murmura-t-elle en prenant son plateau et en passant devant lui sans lui accorder un regard. Il était deux fois plus grand qu’elle mais il ne lui serait pas venu à l’idée de lui prêter main forte, alors qu’elle courrait comme une dératée dans tous les sens depuis une bonne demi-heure. Le coup de feu n’allait pas tarder mais une bonne partie des tables n’étaient pas encore mises et certaines personnes attendaient déjà leur assiettes de pied ferme et comme une des serveuses s’était faite porter pâle, elle devait assurer toutes les tables quasiment toute seule.

« Tu m’emmènes ça à la table 5 ! Et tu traînes pas ! »

Elle se saisit du plateau et fit volte-face, balançant un coup de pied dans la porte qui tardait à s’ouvrir. C’était ça lorsqu’on était trop assisté par la technologie, on perdait toute patience et les choses les plus simples demandaient des efforts incommensurables. Son regard ambré parcourut la pièce, tandis qu’elle comptait mentalement les tables afin de retrouver ce fameux numéro 5, il accrocha une silhouette qui aussitôt déclencha chez elle un nombre incalculable de sensations. Et voilà qu’il était là, à être lui ! De cette façon si énervante et à la fois sexy qu’elle avait envie de lui foutre des baffes jusqu’à ce qu’il réagisse et qu’il sorte de son mutisme. Ca faisait des mois qu’il avait disparu et même si elle se l’était interdit elle avait voulu le voir malheureux et enfermé dans une cellule sordide plutôt qu’en pleine forme et heureux d’être loin d’elle. C’était comme si on lui disait qu’elle était le pli soucieux entre ses sourcils.

Elle déboula à côté de lui comme une furie et posa le plateau devant lui avec une délicatesse qui projeta la nourriture dans tous les sens et les aspergea tous les deux puis elle planta son regard directement dans le sien, manquant de s’évanouir à cause de cette expression sérieuse qu’il arborait et qui était sa troisième favorite juste après celle où il lui faisait son regard de tueur. Elle se mordit la lèvre, se demandant l’espace de quelques secondes si elle devait lui pardonner et sauter dans ses bras – comme il adorait – ou tourner les talons. Pas un mot, pas une nouvelle, pas une seule explication, il ne lui avait rien laissé avant de partir ! Enfin presque rien…

Elle choisit finalement le geste qui allait le mieux avec la frustration qu’elle avait ressentie pendant tous ces mois où ils avaient partagé le même toit et elle le gifla avec un plaisir presque malsain, appréciant le contact entre sa joue mal rasée et sa paume, le plus tendre qu’ils aient eu depuis des siècles. A croire qu’elle avait retourné toutes les planètes uniquement pour mieux l’engueuler ! Elle fronça les sourcils, histoire de lui montrer qu’elle n’était vraiment, mais alors vraiment pas contente mais les voix de ses collègues qui riaient lui parvinrent soudain et elle se rendit compte de ce qu’elle avait fait et surtout de la façon dont il le regardait.


« Une vidéo conférence ça coûte pas grand chose ! » eut-elle tout de même le toupet d’ajouter, fière comme un pape.
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Lindon Heathcliff

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MessageSujet: Re: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptyDim 2 Aoû - 20:13

L’orage grondait au-dessus de la petite cabane de bois qu’il appelait maison, faisant trembler les murs et vibrer les quelques cadres qui y étaient pendus. On aurait pu croire qu’un coup de vent trop violent aurait balayé la bâtisse mais elle semblait bien plus solide qu’elle en avait l’air, comme Lindon. Autrefois enfant chétif et craintif, il était devenu un grand gaillard à l’esprit aiguisé et à l’œil vif, un soldat qui avait refusé d’obéir une fois de plus, celle de trop et qui se sentait abandonné. Fixant le plafond, il repensait à son enfance, à ces soirs où la foudre tombait non loin d’eux et qu’il se serrait contre son frère pour se rassurer et se réchauffer. Cette époque lui manquait, Anton lui manquait, il y avait tellement de choses qu’il n’avait pas eu le temps de lui dire, comme l’admiration qu’il nourrissait pour lui ou tout l’amour qu’il pouvait éprouver pour son jumeau, tellement de mots remplacés par des gestes qui lui semblaient insignifiants aujourd’hui. Son frère était parti trop tôt, le cadet, même de deux minutes, avait encore besoin d’un guide, d’un modèle, de conseils et de ces rires qui avaient toujours faits partis de sa vie. Au lieu de cela, il n’y avait que le vide, l’obscurité, des journées toutes plus mornes les unes que les autres et cette fille, sortie de nulle part et qui, bien malgré lui, avait réussi à égayer son quotidien par des sourires et une fraîcheur qui lui rappelait vaguement son défunt frère.

Un éclair immense zébra le ciel et éclaira, l’espace de quelques secondes, la totalité de la pièce, montrant la présence de la jeune femme qui tremblait de la tête aux pieds, visiblement morte de trouille. L’idée de faire comme s’il ne l’avait pas vu l’effleura avant qu’une petite voix dans sa tête ne lui dise qu’il devait bien ça à son frère, elle n’avait pas tort. Allie, tout comme lui, était seule au monde. Pourtant, il ne pouvait s’empêcher de se sentir mal à l’aise chaque fois qu’il se retrouvait face à elle et à son regard qui exprimait des choses qu’il aurait préféré ne pas trouver là. C’était sa faute, des mois sans la moindre femme, la tristesse cumulée à la frustration l’avaient rendues plus faible qu’à l’accoutumée et il avait craqué, stupidement. Après cette nuit, ce fut tout juste s’il lui adressa le moindre mot et chaque fois qu’il le pouvait, il la fuyait, elle et la maison, ne revenant que tard dans la nuit pour être certain qu’il ne la croiserait pas. Quant à elle, elle ne cessait d’espérer, quoi, il l’ignorait mais il était persuadé de ne pas être ce qu’elle cherchait mais juste une façon de tromper la mort de son frère dont elle était éperdument amoureuse. Celui qu’elle voulait c’était Anton, pas lui. Ca avait toujours été comme ça, la logique ne fonctionnait pas autrement et il s’en était toujours très bien accommodé jusqu’à peu.

Soupirant, il s’écarta un peu et tapota la place libre à côté de lui pour qu’elle vienne s’y installer, lorsqu’il l’eut dans ses bras, il la serra si fort qu’elle cessa de trembler, se sentant en sécurité au point où il lui fallut moins de quelques minutes pour s’endormir. Déposant ses lèvres sur son front, il se promit de mettre un terme à ça avant que cela ne tourne mal et qu’ils en souffrent tous les deux. Au petit matin, la tempête était déjà loin, ayant laissée une fine couche d’eau sur les plantes environnantes, juste assez pour qu’elles libèrent leurs parfums entêtants. Lin’ n’avait pas dormi de la nuit, trop occupé à veiller sur elle, jusqu’à ce que sa décision soit prise. Lentement, il se détacha d’elle et attrapa un sac qu’il n’avait pas vidé depuis son arrivée. Un dernier regard pour elle et il sortit de la pièce, déposant ses économies sur la table pour finalement quitter définitivement l’endroit et cette vie dans laquelle il n’avait aucunement sa place. Aujourd’hui, les nuits d’orage, il ne parvient pas à fermer l’œil, croyant toujours la voir sur le seuil de la porte de sa chambre et prêt à lui laisser une place dans son lit et dans sa vie.

***



Revenu récemment de mission, son sommeil s’en ressentait et il était moins bavard que d’habitude, si si c’est possible, ressassant ses sales rêves jours et nuits et il détestait ça bien qu’il sache que ça ne durait jamais plus de quelques jours, une semaine tout au plus. Pourtant Astrid ne pouvait s’empêcher de l’observer du coin de l’œil, inquiète pour lui, sans doute parce que chaque fois qu’il revenait à bord, il semblait plus aigri et mal en point qu’avant. Si les quelques blessures qu’on lui infligeait étaient supportables, ce qu’il sa faisait psychologiquement relevait de l’automutilation. Chaque personne qu’il descendait était une manière de venger son frère. Le souvenir de celui-ci le hantait toujours d’avantage dans ces périodes de faiblesse. Malgré tout, il voulait ne rien changer à ses habitudes et plutôt que de passer la journée à dormir, il se força à se lever et à se doucher pour rejoindre son amie au réfectoire, histoire de partager un déjeuner riche en silences et en regards.

Les yeux fixés sur la table, il se vidait l’esprit, tentant d’oublier tout ce qui le tourmentait lorsqu’on posa violemment un plateau sur sa table, l’aspergeant d’aliments en tout genre. S’essuyant le visage, il serra la mâchoire, signe que le responsable se prendrait une raclée pour avoir osé lui faire ça. Cependant, quand il posa son regard polaire sur son assaillant, il peina à trouver assez d’air pour nourrir ses poumons. Que faisait-elle ici ? N’avait-il pas veillé à ce qu’elle ne le retrouve pas ?Il avait été discret et changeait sans cesse d’identité pour ne laisser aucune trace et que ce moment n’arrive jamais. JAMAIS ! La claque résonna sur les murs du réfectoire, faisant tourner les têtes vers eux et ceux qui avaient loupés le début se rattrapaient désormais. Ne supportant pas d’être sous le feu des projecteurs, le blondinet se leva de sa chaise, dominant de toute sa masse la malheureuse jeune femme qui semblait bien embêté maintenant. Lindon n’avait jamais été du genre à faire des vagues justement parce qu’il s’arrangeait pour que ses conquêtes ne se fassent aucune illusion et il avait fallu que la fiancée de son frère débarque et ruine sa réputation. Ses pupilles lançant des éclairs, il ne vit aucune autre façon de la sortir du réfectoire que de l’attraper comme un sac de pommes de terre et de la mettre sur son épaule. Elle eut beau se débattre, hurler et l’insulter, il ne la lâcha que lorsqu’ils furent loin des oreilles indiscrètes. La plaquant contre le mur avec brutalité, il lui fit face, plus en colère que jamais.

« Pour qui tu te prends pour débarquer ici et m’en coller une ?! Je ne t’ai pas assez aidé ? J’en ai pas assez fait pour toi ? » aboya-t-il, laissant libre court à sa propre frustration[/color]

« Qu’est-ce que tu veux maintenant ? Que je ressuscite mon frère ? Que je joue son rôle pour que tu ais l’impression qu’il est encore vivant ? Il est mort Allie ! MORT ! Alors maintenant fous moi la paix ! »
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Allie Ludlow

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MessageSujet: Re: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptyDim 2 Aoû - 22:06

« Tu savais toi qu’il existe des oiseaux qui sont incapables de voler ? »
« … »
« Et ce n’est pas parce que leur cerveau est trop petit et parce qu’ils ne savent pas comment faire… »
« … »
« C’est juste qu’ils en sont physiquement incapable. Tu as vu comme la nature est mal faite ? » elle continuait à parler, tout en mutilant un pauvre poulet qui ne lui avait rien fait, sous l’œil désintéressé de son nouveau compagnon de galére. Comme il ne remplissait pas sa part de la conversation, elle avait prit le parti de parler pour deux. Elle avait encore beaucoup de mal à le cerner mais elle avait comprit une chose, elle n’allait trop loin que quand il prenait son air désespéré et soufflait un « Allie » qui exprimait toute sa lassitude. Tant qu’il ne l’avait pas fait, elle pouvait charger encore.
« Comme ces malheureux poulets. Ils ont des ailes mais elles ne leur servent à rien. Je trouve ça quand même… » Tchac tchac tchac ! Et le cou de la bestiole qui refusait toujours de céder !

« Allie… » Elle se raidit instantanément, et releva la tête vers lui, parce que la façon dont il avait prononcé son prénom cette fois l’avait étonnée. Elle vit qu’il souriait, mieux qu’il riait, et qu’il s’était rapproché d’elle. Pour la toute première fois ils se trouvaient à moins de trois mètres l’un de l’autre, si on exceptait cette fois où elle lui avait sauté dans les bras, et elle le croyait, elle pouvait presque sentir le parfum que dégageait sa peau.
« Attends je vais te montrer comment on fait… » poursuivit-il, alignant plus de deux mots d’affilés, ce qui était un autre exploit.

Il se posta derrière elle et posa sa main sur son poignet pour la guider mais elle n’écoutait rien de son cours magistral sur la décapitation des poulets mutants transgéniques, elle était trop absorbée par l’idée qu’il s’était plaqué contre elle et qu’il la touchait. Pas un de ses effleurements accidentels, non, il la touchait au point qu’elle sentait la chaleur de sa peau irradier contre son poignet. La tête du malheureux volatile vola dans les airs, et il la libéra soudain, lui demandant si elle avait comprit quelque chose mais tout ce dont elle fut capable fut de renverser la tête sur le côté, bouche entrouverte, pour détailler ce magnifique corps d’apollon qui s’était retrouvé collé au sien quelques secondes auparavant.


« Compris ? »
« Tu veux bien me montrer encore ? »
« Plus de poulet… »
« Oui c’est sûr qu’on a besoin du poulet… »

***


Elle n’aurait pas du se l’avouer, mais elle adorait le voir en colère, pare que cela lui donnait un petit côté sexy qui la faisait fondre. Bien que quoi qu’il fasse le rende sexy. Elle eut une brève mais délicieuse vision de lui en train de couper du bois, une chemise de bûcheron ouverte sur son torse massif, de lui sortant de la douche avec une mini-serviette autour de la taille parce que toutes les autres avaient mystérieusement disparues, lui en train de manger, en train de se gratter la tête ou de rire comme s’il avait oublié d’être sérieux. Ces multiples visions décalèrent son temps de réaction et ils étaient presque déjà hors de la cafétéria quand elle se rendit compte qu’elle était sur son épaule, et qu’il l’éloignait de la foule parce qu’il était trop heureux de la revoir. Elle aurait du se douter qu’avec lui les choses n’étaient pas aussi simples. Elle se débattit pour la forme, profitant surtout de pouvoir faire courir ses mains sur ses épaules.

Le souffle lui manqua quand il la plaqua contre le mur et elle porta aussitôt ses mains à sa poitrine inexistante, essayant de calmer les battements de son cœur alors qu’il la fusillait sur place. Presque aussitôt des larmes emplirent son regard, parce qu’il venait non seulement de faire remonter des souvenirs douloureux, mais de lui faire comprendre qu’encore une fois il ne voyait pas ce qu’elle attendait de lui. Elle le repoussa en posant une main sur son buste, et s’éloigna de quelques pas afin de reprendre son souffle et d’échapper à son regard ? Elle ne se souvenait pas qu’il l’ait déjà regardée de cette manière et elle n’arrivait pas à déterminer s’il la haïssait ou s’il était blessé. Ne jamais croire une femme qui disait aimer les torturés, elle n’avait visiblement jamais eu à en gérer un.

« Je t’en prie arrête de dire des choses comme ça… » souffla-t-elle, alors qu’elle avait de plus en plus de mal à réprimer ses sanglots.

« Tu crois vraiment que j’ai retourné toutes les planètes pendant des mois pour courir après un fantôme ? Pourquoi est-ce que tu ne veux pas comprendre que c’est toi que je veux. Et personne d’autre… »

« Ca semble si fou que ça ? »
demanda-t-elle en se rapprochant de lui et en essayant de piéger son regard en posant une main sur son épaule.
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Lindon Heathcliff

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MessageSujet: Re: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptyLun 3 Aoû - 23:24

Levé aux aurores, il n’avait eu de cesse de vaquer à des occupations diverses et variées qui consistaient essentiellement à réparer la vieille bicoque qui lui servait de maison. Lorsqu’il avait mis la main sur l’endroit totalement désert, tout tombait en ruines mais il s’en était accommodé, ayant vu bien pire. Pour lui, ce lieu loin de tous et rien qu’à lui était un véritable bout de paradis qu’il aurait aimé partagé avec son frère. Histoire de vivre ce rêve qu’ils avaient imaginés à deux, il passait le plus clair de ses journées à rafistoler de ci, de là en espérant que tout ne s’effondrerait pas s’il bousculait un peu trop le vieux bois qui avait servi à la construction. Heureusement pour lui, la maison semblait plus solide qu’elle en avait l’air, elle lui ressemblait tant, sans doute était-ce la raison de son coup de cœur insensé. Lui qui avait vécu comme un nomade toute son existence semblait aspirer désormais à de la stabilité. Ou peut-être était-ce l’arrivée impromptue d’Allie qui avait donné une autre dimension à son squat du moment. Si elle n’avait pas débarqué du jour au lendemain, il aurait certainement fini par mettre les voiles, essayant de se trouver un endroit où les voix des autres l’enivreraient assez pour lui faire tout oublier sans pour autant l’importuner. Mais le fait était qu’elle se trouvait là, seule, fragile et elle avait besoin de lui autant qu’il avait besoin d’elle, tout deux abîmés par la mort d’Anton et ayant une furieuse envie d’aller de l’avant et de se reconstruire. Si son frère lui avait appris une chose, c’était qu’on ne vivait pas dans le passé, il fallait avancer, quoi qu’il arrive.

Le soleil était à son zénith et rendait l’atmosphère étouffante au point où il fut contraint de se débarrasser de son maigre débardeur pour se sentir plus à l’aise et libre de ses mouvements, le tissu plein de sueur collé à son torse le rendait fou. Sciant une nouvelle planche, il sentait les rayons de l’astre lui brûler la peau et lui faire perdre patience, si bien qu’en dépit de ses bonnes résolutions, il finit par abandonner son outil et pénétra dans la maison. La jeune femme était sortie quelques minutes plus tôt pour lui signaler que le repas était servi et bien décidé à n’avoir aucune communication avec elle, il voulait attendre qu’elle ait terminé avant de se mettre à table mais son ventre criait trop famine et la chaleur était bien trop insoutenable pour qu’il résiste à un bon plat. Baissant la tête pour passer le seuil de la porte d’entrée, il la chercha du regard, ayant un mal fou à s’habituer à l’obscurité de la pièce alors que l’extérieur était lumineux. Lorsqu’il la trouva enfin, il accrocha son regard quelques secondes avant de le quitter pour s’installer à une place vide où une assiette trônait fièrement. Sans un mot, il engloutit son contenu, sauça avec un peu de pain, débarrassa et lava ses couverts et le reste et attrapa un bout de gâteau avant de disparaitre.

Sa Présence le mettait mal à l’aise, non pas parce qu’elle était une femme et lui un homme et que depuis un bout de temps, il n’avait pas eu de contact physique avec la gente féminine mais surtout parce qu’il ignorait tout d’elle et de ce qu’elle pouvait entretenir avec son frère, il était jaloux de tout ce qu’elle avait pu partager avec lui dans la plus grande clandestinité, il lui en voulait de l’avoir changé au point que celui-ci lui ait caché leur relation et leurs fiançailles. Qu’avait-elle de plus que les autres ? Ca, il eut tout le loisir de s’en apercevoir à force de la côtoyer et plus il l’appréciait, plus il s’en voulait, jugeant ça indécent et une trahison envers son frère. Même si Anton n’était plus, elle demeurait sa fiancée, la femme qu’il avait aimé avec folie et sans doute tout un tas d’autres choses auxquelles Lindon ne comprenait rien et malgré ses sentiments étranges et le doute qu’elle éveillait en lui, il se refusait à craquer, des femmes, le monde en était empli, alors il se débrouillerait avec le reste de la population et éviterait soigneusement de trop s’approcher d’elle, sous peine de vraiment débloquer. Le futur lui donna raison.


***

« Les choses comme ça, ici, on appelle ça la vérité ! Depuis le temps, j’aurais cru que tu l’aurais acceptée ! »

Le fait qu’elle réagisse aussi violemment à l’énonciation de son frère le mettait d’avantage hors de lui, tout comme lui, Allie n’était pas parvenue à l’oublier, en dépit de cette nuit pleine de tendresse et d’intensité qu’il lui avait offert, cela n’avait pas effacé le souvenir de toutes les autres qu’elle avait partagé avec Anton. Il était clair qu’à côté de son frère jumeau, il n’avait jamais tenu la comparaison et elle le lui faisait parfaitement comprendre, inconsciemment sans doute mais ça ne l’empêchait pas de souffrir. Ce qu’il ressentait chaque fois qu’il pensait à elle dépassait l’entendement humain et il s’en voulait d’être aussi con, aimer la femme d’un autre n’apportait que des problèmes. Quoi qu’il puisse dire ou faire, jamais la brunette ne serait à lui, liée pour l’éternité à son jumeau. Joli cadeau avant de mourir que celui-ci.

« Arrêtes de délirer deux secondes tu veux ? On ne peut pas aimer quelqu’un qu’on ne connait pas, tu ne me connais pas, on a vécu combien de temps ensemble ? Certainement pas assez pour que tu saches qui je suis. Ce que tu vois, c’est mon physique, je ne suis qu’un autre Anton, une manière de sécher tes larmes, de te dire qu’il n’est pas totalement mort. Mais moi je ne peux pas, ok ? J’ai rien avoir avec lui, je n’ai ni son humour, ni son intelligence, tu auras beau continuer à chercher, tu ne trouveras pas ce que tu désires. Laisses tomber, ok ?! »

C’était comme mourir un peu, l’idée qu’elle ne lui appartiendrait jamais le rendait malade mais c’était un mal pour un bien, il s’épargnait la souffrance de s’attacher de nouveau à quelqu’un pour mieux le perdre par la suite. Quand elle aurait enfin saisi que quoi qu’elle fasse, jamais son fiancé ne reviendrait, alors elle disparaitrait et permettrait à Lin’ de se reconstruire, de se sortir de la tête que peut-être , tous les deux, ils auraient pu toucher le bonheur du bout des doigts. Il n’avait pas pour vocation d’aimer, juste de tuer, l’oublier c’était se mentir et espérer ce qui ne serait jamais. Déjà à bout à cause de la claque, il explosa littéralement lorsqu’elle posa une main sur son épaule. Il ne supportait pas qu’on le touche et le papouille sans son autorisation, il détestait qu’on essaie de se l’attribuer comme on s’attribue un objet, un territoire, une victoire, il ne voulait pas qu’elle imprime sa marque sur lui parce qu’alors, il serait foutu, pour de bon. La repoussant violemment, il recula de plusieurs pas, les sourcils froncés et une rage irrépressible l’envahissant.

« Venant d’une timbrée, pas tant que ça ! Pour la dernière fois, je ne suis pas mon frère, si lui rêvait de mariage, de gosse et d’une maison où il élèverait sa marmaille, ce n’est pas mon cas. Je n’ai ni besoin de petite amie, encore moins de gosse et surtout pas de toi ! J’ai assez d’emmerdes comme ça sans que tu ne viennes t’y greffer ! J’ai fait tout ce que j’ai pu pour toi, maintenant, tu te débrouilles ! Je suis assez clair ou je te fais un dessin ? »
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MessageSujet: Re: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptyJeu 6 Aoû - 19:33

Pourquoi avait-elle l’impression de se retrouver face à une toute autre personne que celle qu’elle avait connu dans la cabane ? Il s’était toujours montré distant avec elle, créant un fossé aussi grand qu’il le pouvait dés qu’il en avait l’occasion, mais pour autant elle ne s’était jamais sentie seule parce qu’il gardait toujours un œil sur elle. Elle avait bien sentit qu’elle ne lui était pas indifférente et quand elle l’avait comprit elle n’avait plus trouvé de raisons de réfréner ses sentiments. Elle avait bêtement cru qu’avec un peu de temps elle arriverait à l’apprivoiser, même si ce n’était qu’une illusion mais aussi sûrement qu’ils se rapprochaient elle l’avait vu lutter pour conserver ses distances. Quelque chose, ou plutôt quelqu’un, l’empêchait de se laisser avec elle et elle aurait largement préféré qu’il en soit autrement. En particulier parce qu’il se trompait. Il se trompait sur tout.

Blessée qu’il la repousse de cette façon, et surtout qu’il appuie sans le savoir sur un sujet sensible, elle essaya de réfréner ses larmes mais elle sentait ses petites vicieuses lui picoter les yeux et couler le long de ses joues. Etre confrontée à son départ sans en connaître les raisons avait déjà été douloureux, mais autant de virulence à son égard était bien pire que l’ignorance. Là s’en était fini de ses illusions, de ses doutes, de ses espoirs. Il ne pouvait pas être plus clair, ni désagréable. Elle savait qu’elle pouvait être chiante parfois, et que ce qu’elle avait fait, ou pas fait, était discutable. Mais elle ne méritait certainement pas un tel traitement.


« Tu vas essayer de me faire croire que tout ce qui s’est passé n’a pas compté ? » s’emporta-t-elle, brisant une nouvelle fois la distance de sécurité qu’il imposait toujours entre lui et le reste de l’humanité pour marteler son torse de ses petits poings, se faisant plus mal qu’elle ne pouvait l’ébranler. « Que ce n’était qu’un jeu ? Que tu n’as fais que te foutre de moi ? Qui serait le plus taré des deux dans ce cas là hein ? » Elle frappait de toutes ses forces, aveuglée par ses larmes, agrippant parfois son t-shirt pour essayer de le secouer. Elle finit par perdre sa rage, et laisser ses bras retomber le long de son corps.

« Si c’est vrai c’est sûr que tu es loin d’égaler Anton. Lui n’a jamais cherché à blesser qui que ce soit… »

Elle se rendit compte de l’impact qu’avaient ses propres mots et honteuse elle baissa le nez pour fixer ses chaussures, trop bouleversée pour soutenir son regard électrique. « Désolée je ne voulais pas être méchante. C’est juste que… »

Elle se sentait conne d’avoir fait tout ce voyage pour retrouver « ça », indifférence et colère. C’était tellement différent de cette nuit qu’ils avaient passé ensemble. « Je ne comprends pas… Je croyais que… quelque part tu m’aimais bien toi aussi… »

« Si tu savais… »



***


« Non attends… » le souffle court, elle essayait de suivre l’allure de l’homme à ses côtés, mais elle était deux fois plus petite et fragile que la masse qui la traînait à sa suite. La peur lui noyait le ventre, en même temps que l’excitation la gagnait. Elle lui faisait assez confiance pour se croire en sécurité avec lui, mais parfois elle se demandait comment elle avait pu se foutre dans un tel pétrin et pour si peu.

« Viens là… » fit-il en l’attrapant par la hanche pour l’attirer à l’intérieur d’une ruelle alors que les mains sur ses genoux elle essayait de calmer les battements de son cœur. Elle poussa un cri, qu’il étouffa sous sa grosse paume, et il lui souffla quelque chose à l’oreille qui la calma légèrement, mais elle avait toujours l’impression que son cœur allait se faire la malle de son buste. « Bouge pas. On va devoir se faire discret si on veut pas qu’ils nous retrouvent… » A ces mots elle se mit à trembler et il fut incapable de trouver une façon de la calmer. Elle avait vu ces hommes et ce dont ils étaient capables et elle craignait pour lui. Il était tellement adorable. Mais il y avait une faiblesse chez lui qui finirait par le perdre. Coincée dans d’autres bras, elle avait éprouvé des choses bien différentes, comme l’idée qu’elle était à son exacte place, faite pour ce petit creux de chaleur.


***


« Si tu savais… »
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MessageSujet: Re: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptyDim 9 Aoû - 0:36

« Tu fais la gueule ? »
« Non ! »
« Arrêtes un peu, ça fait des jours que tu ne me dis plus rien et si ça marche avec les autres, pas avec moi ! »
« J’ai rien à dire, ça s’arrête là, maintenant si tu pouvais arrêter de me prendre la tête, j’aimerais bien continuer à lire ! » répondit-il l’air irrité
« Ouais, c’est vrai qu’une BD on ne fait pas plus passionnant ! » le railla-t-il en attrapant le petit livret et en l’envoyant valser à l’autre bout de la pièce

Des semaines qu’Anton se tirait sans dire un seul mot à son frère, le laissant comme un con à la base alors qu’autrefois, ils n’avaient pas de secret l’un pour l’autre. Ce brusque changement donnait l’impression au cadet de n’être plus qu’un boulet au pied de son frère, si bien qu’il avait décidé de ne plus poser de questions et de ne plus s’imposer, se renfermant sur lui-même et adoptant la même attitude qu’avec le reste du monde. Si dans les premiers temps, son frère n’avait rien remarqué, trop occupé par ses cachoteries, il avait fini par s’apercevoir que Lindon ne tournait plus rond et souffrait de ne plus pouvoir discuter avec lui de tout et de rien. Chaque fois qu’il tentait d’engager la conversation, il se heurtait à un mur de glace et il avait beau utiliser tous les subterfuges habituels pour dénouer le conflit, rien ne fonctionnait. Cette fois, mini Lin’ semblait être en pétard contre lui et une blague vaseuse n’arrangerait pas les choses comme elle en avait le pouvoir autrefois. C’était le problème des jumeaux, ils étaient aussi inséparables et fusionnels que deux êtres humains pouvaient l’être, seulement, leurs disputes, comme leurs moments de joie, étaient toujours intenses et violents. Comme un couple, ils fonctionnaient avec la jalousie, l’amour inconditionnel et l’admiration. Ce cocktail détonnant ne leur épargnait rien.

« C’est quoi ton problème ? » s’écria Lindon, se redressant immédiatement sur son lit pour faire face à son frère, l’air furibond
« A toi de me le dire ! Tu nous pètes ton caca nerveux annuel ? T’as pas eu de fille depuis trop longtemps ou quoi ? »
« T’as toujours eu un humour de merde mais là je crois que tu te surpasses ! Fais pas chier ! » lui répondit-il en se levant pour aller récupérer sa bande dessinée

Anton paraissait désespéré, sans doute persuadé qu’avec ses remarques un peu salaces il obtiendrait quelque chose de son frère mais rien n’y faisait, celui-ci était hermétiquement fermé et laissait glisser sur lui tout ce qu’il pouvait lui dire, bon ou mauvais. C’était la première fois que le cadet des frères Heathcliff en voulait autant à son jumeau, au point de ne même plus réagir à sa présence. Plus aucune admiration, seulement une indifférence presque gênante. Anton n’était pas habitué à autant de mépris, surtout de la part de son plus grand fan. L’avoir déçu c’était comme mourir un peu. Si seulement Lindon avait su, il aurait certainement réagi autrement. Mais avec des si, on referait un monde.

« Ecoutes Lin’, je sais que je ne suis pas parfait mais si tu me disais ce que je t’ai fait, je pourrais essayer de rattraper le coup ! T’es mon frère, je t’aime plus que je ne m’aime moi-même ! Qu’est-ce que j’ai fait de si horrible pour que tu me détestes à ce point ? » s’enquit l’aîné avec un brin de désespoir qui heurta son petit frère plus qu’il ne l’aurait voulu

« Je te déteste pas, arrêtes un peu tes conneries deux secondes ! » s’emporta le grand blond une fois de plus
« Alors qu’est-ce qui se passe ? »
« Ce qui se passe ? Mais putain, ne me fais pas croire que tu es si con que ça ? Tu pars pendant des jours sans rien me dire, si bien que je suis à chaque fois sur le point de prévenir nos supérieurs parce que je t’imagine mort dans un coin ! Comment tu veux que je te protège si tu me caches tout ce que tu fais ? On s’est juré qu’on se protègerait toujours mais toi, tu trahis cette promesse ! »
« Lin’, c’est pas si simple, j’ai de nouvelles obligations qui n’ont rien avoir avec l’armée ! T’as pas à paniquer, ok ? Je suis prudent et puis c’est à moi de protéger mon petit frère, pas le contraire ! »
« Ta gueule ! Ok ? Je ne veux pas en savoir plus, si c’est pour me balancer des bribes d’informations, j’en veux pas ! »

La BD tomba à terre, déchiquetée alors qu’il posait la main sur la poignée de la porte.

« Tu vas où ? »
« Là où tu ne seras pas ! »

Aussi expéditive que sa réponse, la porte claqua dans un bruit métallique sonnant l’heure de la séparation pour les deux frères.

***


Cette simple nuit avait eu beaucoup plus d’importance que toutes celles qu’il avait pu passer avec de parfaites inconnues. Il se souvenait encore parfaitement de chaque détail de sa peau, de chacun de ses frissonnements et de ce qui la rendait complètement folle. Ce genre de détails l’amenait à penser que tout ça n’était qu’une grosse erreur et qu’il aurait mieux fait de se tenir tranquille. Son frère lui avait dit et répété que les femmes ne sont que des nids à emmerdes et plutôt que de l’écouter, il n’avait rien trouvé de mieux que de sauter celle qui était autrefois sa fiancée. Ca le tourmentait jour et nuit et la culpabilité le rongeait au point de le rendre agressif et injuste. Il reportait sur elle la responsabilité d’une décision qu’il avait pris tout seul. Elle n’avait pas à payer les pots cassés, le seul et unique responsable, c’était lui, pas Allie. Noyée dans le chagrin, elle n’avait probablement pas réalisé ce qu’elle était en train de faire et encore moins de la signification que cela aurait pour Lindon. Calmé par cette idée, la pression redescendit un peu jusqu’à ce qu’elle ne cogne ses petits points contre son torse en pierre, il se saisit de ses poignets sans difficulté et les enserra avec douceur, ne voulant aucunement lui faire mal, bien que ce simple contact le brûlait, réveillant quelque chose en lui qu’il aurait préféré gardé éteint.

« Je n’ai jamais joué avec toi Allie. Ce qu’on a fait, on l’a fait parce qu’on était tristes et seuls mais ce n’était pas la chose à faire ! » dit-il calmement pour finalement la lâcher plus vite que prévu lorsqu’elle parla de son frère

Encore aujourd’hui, le fait de prononcer le prénom de celui-ci le rendait fou, cette fois, il contint sa rage et se crispa, la fixant avec une expression étrange gravée sur le visage. Indéfinissable mais pour le moins effrayante. S’il avait toujours été l’incarnation de la force tranquille, cela ne l’empêchait pas de posséder une part de violence qui émanait souvent de lui ou de ses gestes. Jamais la comparaison avec son frère ne l’avait autant gêné. Sa remarque ne faisait qu’accentuer ce complexe d’infériorité qu’il ressentait depuis tout jeune déjà et il sentit un sentiment d’injustice l’étreindre, puisqu’il n’était pas assez bien pour elle, il s’éclipserait, comme il l’avait déjà fait, ayant cette fois confirmation de ce dont il avait toujours été persuadé.

« Tu as tout à fait raison, je n’égale pas Anton et c’est pour ça que je suis parti, pour ne pas continuer à t’induire en erreur. Je ne suis pas ce qu’il te faut Allie, je n’ai jamais aimé personne d’autre que mon frère et il en sera toujours ainsi. J’ai pas de place pour toi. Je suis désolé si tu as cru que j’aurais quelque chose à t’offrir. » finit-il par lâcher, l’air désolé
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Allie Ludlow

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MessageSujet: Re: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptyDim 9 Aoû - 23:25

Elle avait besoin d’un contact avec lui, même si ce n’était que pour laisser sa frustration s’exprimer. Elle retrouvait avec un certain bonheur la fermeté de ses muscles sous ses poings et la douceur qu’il pouvait mettre dans ses gestes quand il le voulait, seulement quand il le voulait. Elle se laissa emplir par la sensation de chaleur qui se dégageait de ses paumes et les souvenirs affluèrent. Certains tristes, d’autres dont elle n’aurait voulu se séparer pour rien au monde parce qu’ils représentaient beaucoup pour elle. Ils étaient l’essence même du mercenaire. C’était difficile pour elle de justifier un tel attachement basé sur une seule nuit, certes merveilleuse mais éphémère, et sur quelques attentions qu’elle croyait maintenant avoir rêvées. Elle détestait l’idée qu’il puisse aussi facilement renier ce qui s’était passé entre eux avec des excuses aussi bidons que leur chagrin mutuel et leur envie de le noyer. Ce qu’elle ressentait pour lui ne souffrait aucune comparaison avec les moments qu’elle avait passés avec Anton. Elle avait presque honte d’avoir cédé si facilement à de simples pulsions alors qu’elle ne ressentait rien de plus pour lui que de la profonde amitié. Anton était un brave type, le genre que l’on veut avoir auprès de soi, mais il lui manquait quelque chose d’essentiel. Elle l’avait vu lors des missions et elle avait comprit en le voyant agir. C’était pour cette raison qu’elle ne s’était jamais sentie en sécurité à ses côtés, elle avait l’impression qu’il cherchait à se détruire. Lindon possédait également une part sombre mais il restait un gros nounours qu’elle avait toujours envie de papouiller.



***

Elle avait toujours l’impression que la petite cabane allait d’un instant à l’autre s’écrouler malgré les nombreuses réparations qu’avaient faites Lindon dessus. Elle aimait d’ailleurs énormément le voir s’activer dans tous les sens, mouiller sa chemise pour finalement la retirer. Dieu ce qu’elle pouvait adorer voir ses muscles rouler sous sa peau bronzée et humide et ce qu’elle avait envie de laisser ses doigts courir dessus pour en tester la douceur. Elle en aurait eu une attaque. Et quand il la regardait avec son petit air constipé, les sourcils froncés, elle fondait littéralement, même si les trois quart du temps ça signifiait qu’il avait quelque chose à lui reprocher.

Mais jamais encore elle n’avait eu l’occasion de voir une telle expression gravée sur son visage. En appui sur ses coudes, le souffle suspendu, elle essayait de bouger le moins possible pour ne pas le réveiller. Un faible sourire étirait ses lèvres et donnait l’impression qu’il était retourné en enfance. Elle étouffa un rire alors qu’il marmonnait quelque chose dans son sommeil et se mettait à baver. Délicatement elle passa sa main sur sa joue puis l’essuya sur les couvertures. Il ne bougea pas d’un cil et enhardie par son calme elle continua son exploration, traçant du bout des doigts la ligne de sa mâchoire, de son nez, de ses arcades, passant sa paume sur ses joues râpeuses, la peau douce de son torse, le dénivelé de ses épaules. Son corps vibrait encore de la façon dont il l’avait caressée et embrassée et trop consciente de cette sensation elle effleura ses lèvres de ses doigts puis sa propre bouche comme pour raviver le souvenir de ses baisers. Elle ne savait même plus comment les choses s’étaient enchaînées, seulement qu’elle était en train de le soûler et que la seconde d’après elle était dans ses bras et qu’il la soulevait pour l’emmener jusqu’à la chambre. Peu de temps après elle gémissait son prénom comme une damnée, le corps diapré de sueur. Ils n’avaient pas échangé un seul mot, elle en aurait de toute façon été incapable tant il se donnait un malin plaisir à la rendre folle. Elle avait bien cru mourir plusieurs fois mais chaque fois il la ranimait de ses baisers.

Soudain elle se rendit compte qu’il la fixait de ses prunelles électriques. Il avait perdu son sourire mais conservait ce même air de sérénité qu’il avait eu entre deux pauses câlin.
« Hey ! Désolée je voulais pas te réveiller… »

Il haussa légèrement un sourcil et le sourire réapparut. « Bon d’accord j’y ai peut-être à un moment mais tu étais trop mignon à dormir comme ça et… » Il la coupa en se redressant d’un coup et en capturant ses lèvres entre ses dents. Elle agrippa aussitôt son épaule et gémit contre ses lèvres, se perdant dans son souffle. La seconde d’après elle soufflait déjà son prénom, au bord du précipice.



***


« Tes excuses sonnent faux depuis le début… » souffla-t-elle, incapable de faire face à la douleur qui l’assaillait à chaque nouveau mot prononcé par Lindon. Elle n’avait jamais cru que de simples paroles puissent avoir un effet aussi dévastateur pourtant chaque syllabe s’enfonçait dans sa menue poitrine comme une lame aiguisée. Elle ne comprenait pas ce qu’il cherchait à fuir en l’évitant, car il lui semblait plutôt clair qu’il regrettait autant qu’elle qu’ils en soient arrivés là. Mais que pouvait-elle dire pour le rallier à sa cause ? Ou trouver la force pour essayer de le convaincre que leur histoire pouvait marcher ?

« Tu n’essayes même pas. Tu restes buté. » Sa voix était faible, presque un murmure.

Elle releva soudain les yeux vers lui et le fixa de ses prunelles humides.
« Est-ce que tu peux le faire ? Est-ce que tu peux me regarder en face et me dire que tu ne m’aimes pas ? »

« Fais le vas-y ! »
dit-elle soudain avec plus de force. Cinq mois, cinq mois qu’elle courrait peut-être après un mirage et que ce qu’elle portait en elle n’avait strictement aucun sens. « Vas-y fais le si t’en as les couilles ! »
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MessageSujet: Re: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptyLun 10 Aoû - 23:49

« Bah qu’est-ce que t’as, t’es constipé ou quoi ? »

Assis au bar face à sa bière, Lindon ne bougeait pas d’un pouce, fixant le liquide ambré sans vraiment faire attention à l’agitation autour de lui. C’était son pouvoir à lui, s’enfermer dans sa bulle et ne pas se laisser perturber par les autres. Il y avait des fois où il se sentait bien mieux à l’écart de tous et même de son frère. Il arrivait que ses blagues pourries et sa bonne humeur l’insupportent et il ressentait le besoin de s’isoler un peu, comme ce soir. C’était de force que son frère l’avait amené ici, bien décidé à lui faire profiter de sa permission comme il se devait mais à peine pénétrèrent-ils dans ce bar miteux plein de poulettes dociles prêtes à tout pour sortir de leur bouge pourri que le plus jeune des jumeaux se sentit mal à l’aise et prit le parti de se mettre à l’écart. Cette nuit, il ne comptait pas la partager avec quelqu’un, ses pensées dirigées vers d’autres intérêts que le sexe et les femmes. En ça il différait complètement d’Anton qui ne vivait que pour les baisers et les caresses de la gente féminine. Gourmand, il ne savait pas se limiter et il arrivait que ça se termine en crêpage de chignon pour savoir qui aurait le privilège de partager son lit. Si ça les faisait souvent rire, ça fatiguait également Lin qui se retrouvait parfois avec les seconds choix et les déçues, en effet, il n’était pas très causant et s’avérait être l’exact opposé de son frère.

« Non, je suis juste crevé. » répondit-il avec un petit sourire avant de boire une gorgée du tord boyau qu’il avait commandé, histoire d’être certain que son verre serait désinfecté
« La dernière mission était corsée, raison de plus pour prendre du bon temps, je suis sûre qu’il y en a une dans le tas qui pourrait te plaire. »
« Je crois qu’elles sont déjà toutes sous ton charme ! » dit-il avec ironie
« Forcément, comme d’habitude, j’ai fait le travail à ta place. Avec ton air de déprimé tu leur fais peur aux gonzesses ! »
« Je crois que c’est toi qui les fais flipper avec ton baratin et tes blagues de merde. » ajouta-t-il en se moquant ouvertement d’Anton
« T’es jaloux mon vieux, mais vas falloir que tu l’acceptes, j’ai la classe. » affirma-t-il en complétant son attitude de séducteur d’un sourire colgate et d’un lever de sourcils en bonne et due forme ce qui fit soupirer son frère de désespoir
« Allez Lin’, amuses toi un peu, tu sais qu’on n’aura pas de perm’ avant un bout de temps, profites en. »

Une fois de plus, il fut incapable de résister au regard suppliant de son frère aîné et le suivit jusqu’à sa table autour de laquelle un énorme groupe de filles était installé, attendant avec impatience de savoir qui serait l’heureuse élue. Certaines d’entre elles dévorèrent Lindon du regard lorsqu’il s’assit, sans doute excitée par l’idée de partager leur nuit avec deux frères, jumeaux de surcroit. Ca avait un côté terriblement malsain et il le savait mais Anton avait toujours été plus doué que lui pour rameuter les filles, de son côté, il avait toujours été plus doué pour les faire hurler. Du moins était-ce l’impression qu’il avait ou peut-être était-ce seulement une façon de se rassurer.

***

Ce qui l’agaçait le plus n’était pas qu’elle s’obstine à essayer de lui soutirer ce qu’il refusait de laisser sortir mais qu’elle soit si intimement convaincue qu’il puisse l’aimer et li cacher la vérité. Qu’en savait-elle ? Allie ne connaissait strictement rien de lui hormis ce qu’il avait pu laisser échapper le temps de leur cohabitation et les informations étaient plutôt maigres, on ne pouvait pas dire que ça suffisait à dresser un portrait psychologique du jeune homme. Il détestait parler de lui et même son frère, en dépit de sa proximité et de sa relation fusionnelle avec lui, restait dans le flou face à certaines de ses réactions. A un moment, il ignorait quand, il y avait eu comme une cassure, quelque chose s’était brisé en lui et l’avait séparé du reste du monde pour toujours, sans réel espoir de changement. Jamais il ne serait comme le reste de l’humanité et plutôt d’essayer de changer en vain, il s’était fait à cette idée, assumant sa différence et son côté laconique, sachant que c’était là que résidait sa force.

« Ou peut-être refuses-tu de voir l’évidence ! Allie, il est temps que tu réalises que nous deux, toi et moi, ensemble, c’est pas possible, je sais pas comment je dois te le dire pour que tu comprennes. Je ne veux pas te blesser mais tu dois oublier cette idée et refaire ta vie avec un type gentil, j’en sais rien, quelqu’un de stable , un brave type quoi ! » fit-il, peu convaincu de son argument

Lui dire qu’il ne l’aimait pas n’était pas véritablement un problème qui avait un quelconque rapport avec son énorme paire de corones mais plus quelque chose qui l’empêchait de respirer normalement et lui donnait la nausée. Il aurait aimé qu’elle acquiesce et le laisse tranquille avec ses sentiments, il détestait plus que tout qu’on le titille de la sorte, le secouant comme un prunier afin de faire pleuvoir les informations à la pelle. Rester discret sur ce qu’il pensait, voulait et aimait était une habitude qu’il refusait d’abandonner, ça lui permettait de se protéger justement de ce genre de situation merdique. Pourtant, il se résolut à le faire, si la brunette avait besoin de ça pour se faire une raison et passer à autre chose, il lui rendrait service, il lui devait au moins ça après la façon dont il l’avait abandonné.

« Je ne t’aime pas ! Du moins pas comme tu aimerais que je tienne à toi ! Maintenant que tu as ta réponse, fous-moi la paix ! » bougonna-t-il avant de remettre de l’ordre dans sa tenue
« Je te souhaite une belle vie Allie. » lança-t-il avec un petit sourire qui se voulait gentil ou quelque chose de ce genre
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MessageSujet: Re: Try my best to forget... [Linlin]   Try my best to forget... [Linlin] EmptyJeu 13 Aoû - 13:24

Elle ne pouvait plus faire un seul mouvement. Son regard plongé dans le sien elle attendait le premier signe d’une fêlure dans son armure étincelante. Il était vrai qu’elle le connaissait peu. Du moins elle ne savait rien de son passé, de ses attentes, de ses envies… Elle savait seulement de quelle teinte était son regard quand il s’abîmait dans ses réflexions, l’angle que formaient ses sourcils chaque fois qu’il se mettait à penser à son frère, le léger sourire qui éclairait son visage lorsqu’il se rappelait de quelque chose d’amusant qu’ils avaient fait ensemble et la soudaine expression de tristesse qui l’envahissait quand l’idée qu’il était seul le frappait à nouveau avec violence et sans égards. Elle connaissait sa couleur préférée, la façon dont il aimait ses œufs, ses petites manies même les plus ridicules. Ce n’était que des choses insignifiantes au premier abord mais comme c’était là tout ce qu’il voulait donner de lui elle en avait fait son tout.

Elle n’ignorait pas qu’il fallait éviter de le pousser à quoi que ce soit. Il n’aimait pas qu’on lui dise qu’il était l’heure de manger, qu’il devait parler, rentrer ou prévenir. Il était plutôt difficile d’entretenir une quelconque relation avec lui quand on ne s’appelait pas Anton, le jumeau l’avait prévenu. Lors de leurs nuits de fuite il s’était longuement confié sur ce qui faisait sa vie. Anton était une personne qui aimait tout partager, du détail le plus insignifiant aux choses les plus intimes et comme son frère était le pilier de son existence, il était de toutes les conversations. Mais respectueux jusqu’au bout de son cadet, Anton avait toujours pris soin de ne rien dévoiler d’autre que ce qui le concernait car il respectait son frère avant tout chose. Ainsi la petite brunette savait combien les deux frères tenaient l’un à l’autre, mais elle avait farouchement été gardée hors de leur cercle.

Seulement cette fois elle avait besoin de savoir, elle avait besoin de quelque chose auquel se raccrocher de mieux que de savoir que Lindon adorait prendre des douches chaudes ou qu’il pouvait tout, absolument tout faire avec ses dix doigts. Elle en avait assez de voguer en eau trouble. Ces cinq mois de silence, cette cohabitation tiède avaient semé le trouble dans son esprit et elle voulait ses réponses, eut-elle besoin de les arracher directement de la gorge de leur propriétaire. Elle n’en était plus au point où elle pouvait encore se permettre d’hésiter. Pour elle les choses étaient bien concrètes, elles étaient en elle à chaque seconde et l’accompagnait chaque fois qu’elle se sentait mal ou qu’une vague d’amour l’inondait à cause du petit rien de pression exercée sur son bas-ventre.


« Lin’ s’il te plaît… » souffla-t-elle en voyant qu’il prenait la fuite à nouveau, elle ne pouvait pas s’être trompée à ce point.

Elle ne voulait pas d’un autre homme. Dés le départ elle l’avait sentit, dés le premier regard, dés le premier baiser. Elle l’avait sentit vibrer sous ses lèvres comme jamais encore elle n’avait sentit aucune autre âme. Dans tout ce merdier, ces milliers de planètes et ces milliards de gens, ces centaines de rencontres et ces dizaines de conversation il lui avait suffit de quelques secondes pour se persuader qu’il était tout ce qu’elle attendait. Elle se sentait aussi étrangère que lui à tout ce monde, elle jouait seulement mieux le jeu que lui et arrivait à se fondre dans la masse, se donnant la brève illusion qu’elle n’était pas seule.


« Lin’… » articula-t-elle en pure perte, elle avait perdu toutes ses forces et ses lèvres refusaient de laisser s’échapper les mots qu’elles formaient. Elle sentit sa gorge se serrer et une première larme s’échappa de son œil et coula le long de sa joue, trahissant la douleur qui irradiait tout son corps. Elle ne pouvait plus bouger, elle ne pouvait plus penser, elle ne pouvait même pas se défaire de la sensation de vide qui l’habitait toute entière. Chaque membre, chaque muscle, chaque millimètre carré de son corps était à l’agonie. Il souffrait de le savoir si proche et pourtant inaccessible. Elle savait que si elle avait levé le bras elle n’aurait pas trouvé la chaleur réconfortante de sa peau et pourtant elle pouvait toujours le sentir autour d’elle, en elle, près d’elle… Elle avait son odeur gravée dans chaque pore de sa peau. Il était sa respiration, sa force et sa défaite.

Les larmes continuèrent de couler sur ses joues pâles alors que tout son être admettait sa défaite. Les mots la heurtait de leur syllabe de pierre, chaque mensonge devenant torture. Même son sourire, son putain de sourire était une insulte à ce qu’elle était, pensait et ressentait. Qu’elle ait une belle vie ? Elle venait tout juste de la perdre. Tout ce qu’elle savait maintenant c’était combien elle avait mal. Elle ne pouvait plus penser, plus bouger, elle pouvait à peine marcher. Elle ne s’entendit même pas lui répondre,
« Je ne te souhaite pas d’avoir la même que la mienne… », pas plus qu’elle ne s’en rendit compte qu’il n’était plus dans son champ de vision, que les couloirs défilaient devant ses yeux embués de larmes et que son traître de cœur continuait à pomper son sang, le faisant bourdonner à ses temps alors qu’il aurait dû cesser de battre pour de bon.

Elle reconnaissait à peine les gens, les objets, les pièces. Tout était vide de signification, de nom, d’intérêt. Tout lui rappelait sa propre existence. Elle se dégoûtait. Elle détestait ce corps qui lui faisait mal, qui l’avait trahie de la pire manière qui soit. Il gardait en mémoire la sensation d’avoir été étreint, caressé, adoré quand il n’y avait que vide et désolation et elle devait faire face à ce manque affreux et le regarder bien en face. Parce que c’était tout ce qui lui restait, la sensation d’avoir été un jour… Ne tenant plus elle essaya de s’agripper à quelque chose alors que sa vision devenait floue, sa poitrine lui faisait mal, forçant l’air à y pénétrer par saccades. Une main se posa sur elle pour essayer de la soutenir mais elle la repoussa, s’insurgeant à son tour contre un contact qu’elle n’avait pas souhaité. Elle aurait voulu posséder la même bulle d’insensibilité que Lindon, s’y enfermer et ne plus jamais en ressortir. Lorsque sa tête heurta le sol, elle fut presque reconnaissante que cette souffrance là, irradie de sa force l’autre, et la lui fasse oublier jusqu’à ce que tout devienne noir.


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