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 La maison décline toute responsabilité [Chance]

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Astrid Faulkner
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Astrid Faulkner


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MessageSujet: La maison décline toute responsabilité [Chance]   La maison décline toute responsabilité [Chance] EmptyLun 10 Aoû - 10:38

La journée - selon les standards astronomiques - arrivait à son terme et la majorité des membres de l'équipage se préparaient au dîner. Astrid elle-même venait de terminer un cours de self-défense avec Sarah et sortait à l'instant de sa chambre, où elle s'était changée et rafraîchie. Plus son élève s'améliorait, et plus il lui devenait nécessaire de se dépenser durant leurs cours. Une situation qui rendait les choses probablement plus agréables pour toutes deux, Astrid ayant la possibilité de se bouger un peu et Sarah ayant la satisfaction de s'améliorer à grands pas.

Elle salua les personnes qu'elle croisa sur sa route et fit un détour par un escalier qu'elle n'aurait pas emprunté en temps normal pour se rendre à la salle à manger. Quelques bruits de voix lui parvinrent, attirant son attention. Ses bottes ne firent aucun bruit en touchant les marches de métal et Astrid se pencha par dessus la rambarde pour observer la scène qui se déroulait en contrebas. Chance Valence y avait installé son stand et semblait en pleine affaire avec un passager. A l'expression de son visage et l'enthousiasme de son ton tandis qu'il débitait ses bobards, Astrid en devina que l'affaire en question était largement à son avantage – rien d’étonnant sous les étoiles. Elle pinça les lèvres, sentant d’instinct que le pauvre type qui faisait tournoyer un Objet Brillant Non Identifié entre ces doigts se faisait arnaquer.

Il serait hypocrite de sa part de prétendre qu’elle s’était méfiée de Valence dès son embarquement. En le voyant monter, elle s’était contentée de le juger bel homme avant d’aller aider à monter la nouvelle cargaison. Cependant, à l’instant où elle l’avait vu déballer son bric à brac, des années d’expérience sur des planètes peu recommandables où arnaqueur était une profession en soi l’avaient fait se méfier. Et il n’avait pas fallu longtemps pour que sa méfiance soit récompensée.

Malheureusement pour elle (sans quoi, elle aurait peut-être pu convaincre le capitaine de le jeter à la première escale), Valence était aussi utile et doué pour ce qu’il faisait – même si elle s’arracherait la langue avant de l’avouer à voix haute. Et elle avait elle-même fini par faire affaire avec lui, bien qu’elle réduise cette expérience au strict minimum. Astrid n’avait pas un micro-gramme d’instinct commercial ou même de consommatrice en elle et avait donc toujours pris comme une corvée de négocier et faire son « shopping ». Valence lui présentait donc le gros avantage de lui épargner cette corvée pour ce qui est des biens les plus difficiles à obtenir (parce que nécessitant bien trop de palabres à son goût) : certaines armes et munitions.

« Valence. » lança-t-elle en reprenant sa descente. « J’espère que vous avez rappelé à votre client que le capitaine se décharge de toute escroquerie pratiquée sur son vaisseau. »

Descendant les dernières marches, sa main glissa sur la rambarde et elle la contourna pour rejoindre le stand de « l’approvisionneur ». C’est pas tout ça, mais elle avait une commande à passer avant d’aller manger. Rejetant machinalement ses cheveux par dessus son épaule, elle jeta un coup d’œil à l’OBNI, méfiante et intriguée à la fois. Il fallait quand même avouer que Valence avait le don de trouver les bibelots les plus insolites – dont on pouvait parfaitement se passer mais qui donnaient envie d’être acheté rien que pour leur originalité.
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Chance Valence

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MessageSujet: Re: La maison décline toute responsabilité [Chance]   La maison décline toute responsabilité [Chance] EmptyLun 17 Aoû - 21:15

Chance était à son stand comme d’habitude et il avait repéré quelques jours auparavant, un homme qui parlait d’ Abraxenix. Une planète qui avait mystérieusement disparue de la surface de l’univers, de façon inexpliquée. On en avait retrouvé que des débris, mais encore aujourd’hui, toutes les explications et leur contraire avait été dit sur les causes du sort funeste qui était arrivé à l’astre en question. Le marchand y avait vu là une bonne occasion de pouvoir faire un peu de business. Il ne fallait jamais sous estimé l’importance du travail fait en amont, si un marchand voulait vendre. C’était la plus grande leçon qu’il avait apprise durant ses nombreuses années de pratique. C’était finit le temps où il suffisait d’attendre devant son stand et espérer que le client vienne de lui-même. Il fallait anticiper la demande, ou encore mieux, la créer.

- Comme vous pourrez le constater en le manipulant, le disque d’Abraxenix est une occasion unique de pouvoir afficher votre standing, tout en étant un objet des plus maniable, fonctionnel, design et surtout, amusant. Prenez le en main, n’ayez pas peur. Il permettra de vous projeter dans le passé de cette planète qui a mystérieusement disparue. Personne ne sait ce qui s’est vraiment passé, personne sauf moi, cette sphère, et peut être vous-même. C’est une occasion unique de briller dans une soirée mondaine ou un présent sans prix pour les fils et filles d’Abraxenix qui n’étaient pas sur leur planète alors qu’elle se mourrait. Un étudiant qui faisait des études ailleurs, une militaire qui était en mission à l’extérieur. Croyez moi, cela me fend le cœur de vous le vendre une misère, mais je suis un peu dans l’embarras en ce moment, alors je brade.

Puis il entendit une voix familière. Cette voix qui était aussi agréable à entendre qu’une craie qui crissait sur un tableau, ou une porte rouillée qui aurait mérité d’être huilée. Astrid Faulkner. Cette mercenaire qui semblait croire que sa mission c’était avant tout de sauver tout le monde d’eux même. Si les gens lui achetaient des choses, ce n’était pas tant qu’ils en avaient besoin, c’était surtout parce qu’ils le voulaient. La tactique de Chance était de créer la convoitise, l’envie, pour des choses qu’ils n’avaient à priori pas penser avoir utilité. Il ne se présentait pas en disant : Regardez ce que j’ai à vendre. Non, il se faisait rumeur. Tout le monde avait entendu par un ami, ou l’ami d’un ami, qu’un marchand vendait des marchandises de première qualité et qu’il était de bon ton de posséder un des objet que ce dernier vendait. C’était la mode. Bien sûr, étrangement, le nom du marchand n’était jamais vraiment le même, sa description non plus, et pourtant, dès qu’on voyait Chance, on l’assimilait aussitôt à cette rumeur.

La plupart de ses clients venaient à lui car ils voulaient ce qu’avait le voisin, ou mieux que ce dernier. Ils voulaient toujours plus grand, plus beaux, plus rare. Et au final, les amis devenaient envieux, devenaient ennemis, et parfois, au bout du compte, il réussissait même à vendre les armes qui leur serviraient à s’entretuer. Il n’y avait pas de petit profit après tout. Tout pouvait se vendre ou s’acheter, il suffisait simplement de trouver le prix, ou dans le pire des cas, le moyen de pression adéquat. Il prit sur lui comme bien souvent de ne rien montrer de son irritation à ses remarques habituelles.

- Dame Astrid, je suis heureux de vous voir, comme toujours. Mais attention à vos plaisanteries, un jour, un de mes clients pourrait presque vous croire.

Dit-il sur le ton amical et plaisantin de celui que tout amuse. Chance avait ce don horripilant de pouvoir déballer les pires bobard et les pires flatteries, sans qu’ils ne passent pour tels. Ce n’était pas tant les mots qui produisait cet effet, mais les gestes chaleureux qui les accompagnaient, le ton de sa voix qui était douce, mais pas trop. Son visage inspirait la confiance et son sourire éclatant n’avait pas la fausseté de ces pubs pour dentifrice, mais apportait plutôt la compassion et une joie communicative. A force de faire croire au bonheur sur un stand, il avait finit par réussir à l’incarner dans sa personne, à défaut de le vivre vraiment. Il la vit regarder l’objet brillant que son client avait demandé de réserver, le temps de revenir avec les sous.

- Ca vous intéresse ? J’en ai un pour de nombreuses planètes. Bien entendu, pour ne pas que la surprise soit gâchée, les évènements sont voilés, vers la fin. Je débride l’engin une fois la transaction finie.
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MessageSujet: Re: La maison décline toute responsabilité [Chance]   La maison décline toute responsabilité [Chance] EmptyMar 25 Aoû - 11:41

Astrid dut se retenir de rouler des yeux aux belles paroles que Chance lui déballait plus facilement que sa date d'anniversaire. Cet homme mentait et palabrait vraiment comme il respirait et c'était probablement ce qui agaçait le plus la jeune femme dans toute cette histoire : qu'il soit aussi bon dans ses escroqueries. Difficile d'offrir une baffe (ou plutôt une balle entre les deux yeux) à quelqu'un qui vous parlait aussi "bien", mais un jour elle n'y manquerait pas... Enfin, seulement lorsqu'il serait hors du Liberty, le capitaine et son second lui en tiendraient rigueur sinon. Faire bonne figure, ne pas effrayer les passagers, rester poli, tout ça, tout ça... Enfin, y avait des règles et puisqu'elle était en partie là pour les faire respecter, elle n'avait pas trop le choix de s'y plier elle-même... ce que cette langue bien pendue savait parfaitement, la peste.

« Ce serait dommage. » répliqua-t-elle avec une ironie telle qu'elle dégoulinait de ses paroles.

Elle ne cherchait pas vraiment à éloigner tous les clients potentiels de Valence – y aurait du boulot – pour leur éviter de se faire arnaquer – c'était leur problème – mais fallait pas lui demander de faire semblant d'apprécier quelqu'un qu'elle ne pouvait pas encadrer. Et faute de pouvoir le frapper, il fallait bien se replier sur les solutions moins... physiques. L'embêter à chaque fois qu'il essayait d'embobiner un client semblait être un bon moyen de se passer les nerfs. Si le futur escroqué prenait en compte son avertissement, tant mieux pour lui, peu importait pour elle. Elle avait raté sa vocation de sauveuse de la veuve et de l'orphelin.

Un coup d'oeil sur l'OBNI qui suscitait tant d'attention et Astrid s'en désintéressa rapidement. Ce n'était pas laid à regarder, mais ça n'avait strictement aucun intérêt. Une recherche sur le réseau d'information et elle en trouverait probablement tout autant sur cette planète. Et même si Astrid n'utilisait jamais le réseau, elle n'avait de toute manière aucun intérêt pour aucune planète en particulier. Elle préférait oublier Paquin autant que possible, et toutes les autres n'étaient que des escales parmis tant d'autres.

Elle se détourna donc du client pour faire face à Valence et en revenir au sujet qui amenait sa visite. Plus courte serait sa discussion avec lui, et mieux elle se porterait. Rien que de l'écouter lui donnait de l'urticaire. Néanmoins, lorsqu'ils parlaient affaires, c'était généralement plus supportable, alors qu'ils en viennent au fait, rapidement.

« Gardez vos babioles à deux sous pour ceux qui ont des crédits à claquer dans ce genre de bêtises, Valence. Il me faut de nouvelles munitions pour notre prochaine escale. »

Ce qu'elle ne doutait pas obtenir de l'approvisionneur qui tenait à sa réputation et ne l'avait jamais laissé tombé jusqu'ici – c'était bien l'une des rares choses pour laquelle elle l'estimait. Elle avait encore de la marge, comme toujours : elle était très méticuleuse lorsqu'il s'agissait de ses armes ; mais il suffisait qu'ils fassent une mauvaise rencontre pour que les choses se gâtent et s'il y a bien une chose qu'elle détestait c'était de tomber à court de munitions.
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